After all this time, you are the one can rescue us.

On peut pas partir comme ça et revenir comme si de rien n’était. Voilà le résumé du dernier entretien entre Lyanna et Raphaël. Lyanna qui avait voulu revenir dans sa vie, non pas comme si de rien n’était, Lyanna n’était pas naïve à ce point là mais peut être qu’elle espérait voir une pointe du sentiment qu’il ressentait avant. Or il n’y avait pas une once de ses anciens sentiments dans les yeux de Raphaël, que de la haine, que le vestige d’une histoire qui n’en était plus une. Elle ne pouvait cesser d’y croire pourtant, elle c’était tellement accroché à cette idée qu’ils avaient finit par devenir une seule entité, c’était eux contre toutes les épreuves, eux et leur fille. Tout ce qu’il avait construit s’arrêtait donc ici ? Elle ne pouvait pas y penser. Elle avait donner ses lettres, ses carnets noirs dans lesquels elle avait tout écrit, pour qu’il soit là lui aussi, pas seulement son ami César mais aussi son mari, même si il n’était pas là physiquement elle posait tout ce qu’elle pouvait sur le papier, espérant qu’un jour il pourrait les lire. Jamais elle n’aurait penser que ce jour-là, elle serait toujours en vie, quand elle avait écrit ces mots c’était pour qu’il comprenne à quoi elle avait pensé une fois morte. Mais la vie en avant décidé autrement, elle était une sorte de phénix, un miracle comme disent les chrétiens. Alors elle est revenue dans leur maison, mais il n’était plus là, elle nageait dans ses souvenirs, regardant l’océan, se rappelant de tout. Tout ce qu’il avait vécut là, elle avait tant envie de voir sa fille, voir son mari. Seule dans ce canapé, la douleur est encore bien présente, mais elle l’a oublié ce soir car la douleur qu’elle ressent mentalement est encore plus forte : cela a un nom, le manque de l’être aimé. Si il pouvait l’entendre ce manque là, mais Raphaël est sourd alors il ne peut rien entendre. Elle regarde sa chienne, c’est bien la seule qui est restée avec elle. Un sourire sur les lèvres elle lui demande : « Tu veux sortir toi ? ». Une petite ballade lui fera du bien se dit-elle mais ses idées sont aussi sombre que la nuit qui l’enveloppe. Au lieu de se balader près de la jeter pour voir la mer, elle se déplace difficilement jusqu’au quartier le plus noir, le plus lugubre, un quartier où il ne vaut mieux pas aller tard la nuit. Il y a quelques dealeurs, des activités sombres mais elle s’en fou. Elle a passé un an à se battre contre ce putain de cancer, elle a plus de seins mais aujourd’hui la seule chose qu’elle veut c’est sa famille et sans cette dernière elle a l’impression que sa vie n’a aucun prix. Alors quand la vie n’a aucun prix les idées sont aussi lugubres que le quartier dans lequel on déambule. Elle boîte, elle est belle, elle est ébréché comme un verre mais pourtant elle est belle, c’est une proie tellement facile, elle ne pourrait même pas courir dans la nuit et dieu sait ce qui pourrait lui arriver. Mais son chien est là, pour l’aider, son chien la défendra toujours se dit-elle. Gnocchi suit et Lyanna est tellement dans ses pensées qu’elle ne se rend pas compte que cette dernière vient de manger quelque chose, qu’est-ce que c’est ? Des granulés d’une couleur étrange ? MERDE. Pourquoi elle est si distraite, qu’est ce qu’il y a dans ce quartier ? De la vermine sans doute et des trucs pour les éliminer. Lyanna respire avant de relever la tête du chien : « T’as manger quoi ? GNOCCHI, recrache ». Le chien l’exécute mais semble avoir déjà avalé une partie, Lyanna s’assoit sur un banc non loin et observe la chienne mais bien vite son état ne semble pas s’améliorer. Au contraire, la chienne commence à baver, c’est le signe d’un empoisonnement. Il ne manquait plus que ça, comme si sa vie n’était pas déjà un drame permanent, elle se rappelle que ses sœurs sont au ciné, César en week end, elle appelle une amie mais rien, personne ne décroche. Alors il reste LA personne à contacter, lui, Raphaël, l’amour de sa vie, car après tout c’est aussi son chien. Il lui a pas confié sa fille depuis son retour alors pourquoi il viendrait pour aider son chien. Elle commence à lui envoyer un sms, puis plusieurs, bien sûr il est réticent à venir mais désormais Gnocchi est à terre, elle bave de plus en plus et Lyanna panique. Elle est pas du genre à pleure, Lyanna est une dure mais son chien est le seul compagnon qui a toujours été prêt d’elle, toujours la malgré la maladie, toujours accepter ses absences, elle saurait pas quoi faire sans elle. Elle lui fait un baiser sur la tête : « Gnocchi, il va venir je suis sûre, on va y arriver… » Elle essaie de se convaincre elle-même, il va pas venir pour elle mais pour le chien, peut être. Elle essaie de trouver le numéro d’un taxi tout en se couchant auprès du chien. Quel taxi accepterait un chien si gros ? Mais tant pis, toutes les solutions sont bonnes à prendre.

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Assise sur le trottoir elle est allongé comme elle le peut, sa jambe lui faire encore mal mais elle ne pense tellement pas à ça, elle pense juste à sa pauvre petite chienne qui est au plus mal. Elle culpabilise, elle devrait faire attention, elle devrait pas avoir la tête ailleurs à penser à lui, penser à leur fille. Est-ce qu’elle a changé, est ce qu’elle ressemble toujours à Raphaël ? Est-ce que sa petite tête est toujours la même ? Est-ce qu’elle y arrive à l’école ? Autant de question d’une maman qui s’est absenté, une maman qui ne devait jamais revenir mais qui était revenu envers et contre tout. Contre le corps de sa chienne qui bave elle pense à tout ça, pense à son mari. Il va venir oui, il va pas la laisser car lui n’aurait pas la bassesse de faire ce que elle, a fait. Elle se redresse un peu en voyant son mari hurler. Pourquoi hurle-t-il ? Elle ne comprend pas la panique qui l’anime. Mais ils ne se comprennent plus vraiment alors elle se dit que ce n’est pas si important. Rapidement les reproches fusent, comment elle a pu laisser ça arriver ? Elle est responsable de tout les maux du ménage, elle le sait. Elle sait pas quoi répondre, mais elle est juste honnête avec lui : « Je pensais à nous, à ma fille, j’avais la tête prise dans autre chose, je sais que c’est ma faute… ». Sa faute oui et non sans doute, car si il n’y avait pas eu ses granulés là, à cet endroit, ça ne saurait pas arriver. Cependant même si son ton est sous les reproches elle sait qu’il ne va pas la laisser là, dans la galère, dans l’angoisse, elle sait qu’il va l’aider et c’est ce qu’il fait. Il soulève le chien, Lyanna marche difficilement jusqu’à la voiture et ouvre la portière, la chienne semble si mal. Lyanna n’aime pas la maladie, c’est une sorte d’angoisse, une angoisse plus forte que tout. Lyanna met son GPS sur le téléphone, elle sait déjà où ils doivent aller mais elle a super peur, elle attache cependant sa ceinture comme lui demande Raphaël, elle sait qu’il conduit vite parfois trop. Des vieux habitudes et cette fois si il ne va pas conduire à 2 à l’heure alors que sa chienne est au plus mal. Raphaël est le genre de personne qui veut que les choses aillent bien. Lyanna n’arrive pas vraiment à se calmer, même si elle aimerait, tout est tendu en elle et sa jambe tremble, Raphaël pose sa main sur elle. L’effet est immédiat, oui, il l’a toujours calmé, toujours apaisé, Raphaël sait y faire avec Lyanna. Il a le pouvoir de la calmer alors que tout le monde sait que c’est un vrai démon. « J’ai peur pour elle…Putain Raph’, je suis vraiment un aimant à merde, même avec elle je ne fais que de la merde… ». Elle lui parle à cœur ouvert, elle sait qu’elle lui a fait du mal, c’est pas un nouveauté. Elle a fait du mal à son mari, à sa fille, et sans doute à ses sœurs. Bref du mal à tout le monde. Même à la chienne, elle peut pas s’empêcher de faire des conneries. Elle traverse les rues de Surmont, elle les connait, elle sait qu’ils sont bientôt arriver. Lyanna regarde Raph’ avec les yeux encore plus larmoyants : « Elle bave encore Raph’… ». Elle est pas du genre à dire qu’elle a peur, il la connait par cœur mais il sait que sa veut dire ça. Oui il l’a apaisé mais ses angoisses reprennent le dessus en voyant la chienne qui à l’air complètement dans le mal. Ils arrivent enfin à la clinique vétérinaire de garder. Une fois de plus Raphaël porte la chienne et Lyanna est plutôt spectatrice dans l’histoire, ils arrivent tous les deux au vétérinaire. Lyanna explique rapidement la situation, qu’ils étaient dans un quartier mal famé, que la chienne a mangé quelque chose qui ressemblait à des granulés. Le vétérinaire explique ce qu’il va faire : « On va procéder à un lavage d’estomac, on va lui mettre une perfusion, vous pouvez attendre dans la salle d’attente si vous voulez… ». Lyanna ne partira pas sans avoir davantage de nouvelle, même si elle doute qu’elle va repartir avec sa chienne comme si de rien n’était. Elle s’installe sur une chaise rapidement, ne pouvant pas attendre vraiment, sa jambe lui fait encore mal, elle prend un comprimé de codéine. Elle regarde Raphaël, elle voudrait tellement lui parler tout lui dire mais elle sait pas par ou commencer. Elle sait que pendant cette année d’absence, elle lui a manqué, elle a manqué aussi à sa fille, elle doit assumer les conséquences de ses actes mais c’est difficile. Elle aimerait tant revoir Leelo, c’est pour eux deux qu’elle a survécut mais elle a l’impression de les avoir perdu. Elle peut s’empêcher de lâcher un : « Je suis désolé, j’aurais du plus la surveiller, tu avais sans doute mieux à faire que d’être ici…avec moi en plus, ton pire cauchemar. Quelqu’un garde Leelo au moins ? ». Il ne voulait même pas qu’elle la voit mais sa fille était sa plus grande préoccupation, Lyanna pouvait pas laisser sa fille sans surveillance ou en danger, même si Gnocchi était importante elle avait le sens des priorités, tout se mélangeait dans sa tête, d’habitude elle tenait son calme de Raphaël mais là il était pas sur qu’il soit enclin à la calmer.  Son simple contact dans la voiture l’avait aider à aller mieux mais tout ce qui se passait dans sa tête était trop énorme pour que ces quelques mots soit suffisants pour la soirée. Elle avait l’habitude de gérer ses angoisses mais d’habitude ça la concernait elle, pas une tierce personne. Le fait d’être revenue à Surmont la questionner là-dessus, pouvait elle gérer ses angoisses sur la famille en entier ? Elle prit encore une comprimé de codéine pour la calmer, ça commençait à faire beaucoup.

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Lyanna n’aimait pas de lamentait mais selon elle, elle ne disait que la vérité, oui, elle n’avait fait que de la merde avec lui. Oui elle avait cru bon de demander le divorce et partir du jour au lendemain, car quelques semaines après son départ, elle serait morte. Il aurait un appel sur son répondeur et il comprendrait tout, il comprendrait qu’elle avait simplement tenu sa promesse : « ne jamais faire subir sa mort à ceux qu’on aime ». Mais Lyanna est peut être fleur bleu, trop romantique pour Raphaël qui est trop rancunier. Elle l’aime pourtant tellement, plus que tout au monde. Jamais son cœur ne battra pour un autre que lui ça lui parait impossible, car elle a cette alliance au doigt. Cette alliance qu’il n’a plus, qu’il a enlevé. Elle l’a perdu pour de vrai le jour où elle est partie. Si il ne pouvait se jouer que l’histoire de Gnocchi entre ses quatre murs, cette salle d’attente lugubre avec des posters et un tableau des équivalences entre âge du chien et âge humain. Elle se rend compte que leur chienne a déjà 8 ans et que pour les gros chiens, cela semble être vieux. Est-ce qu’ils vont la perdre ce soir ; elle le veut tellement pas. Pourtant Raphaël est rassurant comme il l’a toujours été, comme si il c’était rien passé. Comment il peut être aussi gentil alors qu’elle sait qu’elle l’a blessé. Elle le sait, elle l’a vu dans ce bureau. Il est solide, froid et ne montre rien mais elle a compris en faisant sa crise d’épilepsie qu’il avait pu être inquiet pour elle, qu’il savait bien cacher ses peurs. Et elle se doute aussi que là il a peur. Mais il préfère la rassurer, être tactile avec elle. Cela la déstabilise clairement. Aucun humain ne l’a touché depuis des mois à part les soignants et lui, ce n’est pas n’importe quel humain, c’est son humain : sa personne. Raphaël sait toujours calmer ses angoisses, en disant son simple prénom, en touchant simplement ses mains, toutes les mauvaises pensées disparaisse et elle oublie même la douleur physique présente qu’elle subit depuis des mois. « T’as toujours ton pouvoir. T’as gardé cette faculté de me faire comprendre que tout est beau et que tout va bien aller même quand c’est clairement pas le cas. Comment tu fais ça Raph’…. ». Sa phrase n’est même pas vraiment une question, ou alors c’est une question qu’elle se pose à elle-même mais pas vraiment à Raphaël. La réponse elle l’a déjà pourtant. Elle sait que c’est l’homme de sa vie, le seul qu’elle pourra aimer toute sa vie et à qui elle se sentira toujours lié. Pas seulement parce qu’ils ont un enfant ensemble, aussi pour autre chose. Lyanna sourit en lui disait que jusqu’ici le chien avec survécut sans lui, oui elle avait survécut, comme Lyanna mais elle ne pourrait être heureuse qu’avec lui, elle le sait. Elle rit légèrement avant de lui répondre : « Ouais, elle a survécut mais elle n’était pas heureuse, rien à voir avec quand elle était dans tes bras quand c’était un petit bébé. Tu te rappelles, la dame de l’association nous avait dit qu’elle était la plus petite et une fois qu’elle a été chez nous, elle dévorait tellement. Tu te rappelles quand on commandait à manger et qu’en attendant d’être livré on allait la promener près de la plage, c’était ses premières sortie alors on restait juste sur la jetée pour pas trop la fatiguer, avec le bruit des vagues qui berçait nos baisers. Je donnerais tout pour être là-bas juste quelques secondes, revenir la bas avec Gnocchi et toi ». Des souvenirs c’était tout ce qu’il lui restait et elle ne pouvait s’empêcher d’avoir un grand sourire en pensant à tout ça, à l’époque ils étaient que tous les deux. Vivant dans la maison des parents de Lyanna dans laquelle il avait fait quelques travaux, c’était devenu leur petit nid d’amour. Après ils étaient partis à San Francisco, ils étaient une famille avec Leelo. Lyanna adorait les souvenirs où ils étaient tous les deux ou en famille, elle aimait se les remémorer car depuis un an malheureusement ses souvenirs étaient assez horribles. Sauf le jour où elle avait été voir sa fille pour son anniversaire par la fenêtre. Lyanna était rassuré de savoir sa fille entre de bonnes mains, elle lui répondit : « Tout va bien alors, tu as raison Laila va bien s’occuper d’elle. Elle me manque tu sais, beaucoup… ». Oui, au final elle espérait quand même voir sa fille, elle n’était pas revenu pour rien mais pour que son bébé grandisse avec sa maman, qu’elle ne pense pas qu’elle l’a abandonné mais qu’elle connaisse la vérité, qu’elle avait failli mourir. Une fois assis à côté d’elle, elle ne peut s’empêcher de poser sa tête contre son épaule. Comme si rien n’avait changé, elle veut le sentir à côté de lui comme si rien n’était différent, qu’ils étaient encore mariés. Mais elle pose ses yeux ses mains et voit qu’il n’a plus son alliance. Elle sait pas si elle peut tout arranger. Elle doute encore. Elle soupire. Elle n’est pas très patiente : « Je vais prendre des nouvelles… ». Elle se lève, encore une fois l’équilibre est plutôt précaire et la marche plutôt difficile mais elle ne pense pas à la douleur car elle aime tellement que Raphaël soit à ses côtés qu’elle en oublie cette douleur qui a pris possession d’elle depuis des mois. Elle va voir la secrétaire mais elle ne lui dit clairement pas grand-chose, que le vétérinaire va revenir vers eux. Elle revient dans la salle d’attente avant de se rapprocher de Raphaël en lui disant : « Faut encore attendre…Il doit être entrain de s’occuper d’elle, la secrétaire m’a rien dit ». Pour une fois Lyanna ne lui avait pas sauté à la gorge car ce n’était pas le moment. Elle savait que le vétérinaire devait tout mettre en œuvre pour la soigner : « Tu as vu, sur le tableau il y a écrit que les gros chiens vivent 12 ans…Elle est vieille alors, notre chienne, pourtant j’ai l’impression que c’est encore notre bébé… ». Elle ferme les yeux, s’asseyant de nouveau. Elle espérait cependant que la chienne puisse encore avoir de belles années devant elle et n’allait pas mourir car elle l’avait promené dans un quartier mal famé un soir de déprime.

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Le passé. C’était des souvenirs. C’était fini. Autant de chose que Lyanna ne pouvait et ne voulait pas entendre, ce n’était pas parce qu’elle était têtue mais simplement parce que ce genre de discours, ce genre de phrase font parti de celles qui la tue à petit feu. Qui lui donne l’impression que tout ce qu’elle a fait n’a servi à rien, cette année d’hôpital, pourquoi ? Pour revoir son homme lui dire qu’elle n’est plus rien pour lui, ça lui perfore le cœur, elle serait sur le point de faire une nouvelle crise d’épilepsie, a-t-elle seulement assez de force pour pleurer ? Elle en a juste marre d’être devenue cette lavette, esclave de l’amour que Raphaël ne peut plus lui donner. Elle était si forte avant, le cancer aura décidément tout pris d’elle. Elle profite de ce moment, peu importun mais tant pis, pour lui dire qu’elle a besoin de sa fille, qu’il faut qu’elle la voit : « Je voudrais la voir, enfin, il faut que je la vois Raphaël, elle est tout ce qui me reste tu sais… ». Leur famille détruite à cause d’elle, c’est déjà beaucoup mais elle pouvait passer se passer de sa fille, c’était beaucoup trop. Raphaël lui laisserait la voir, enfin elle espérait, elle espérait qu’il lui réponde par l’affirmative, que ce serait plus qu’une question de jour maintenant ou d’heure. Raphaël essaya ensuite de le rassurer en lui disant que Gnocchi avait des longs moments à vivre avec eux, enfin elle. C’est vrai que Gnocchi était sa chienne à lui aussi. Et comment allait-il faire ? Pour elle, pour Leelo, pour la maison ? Elle ne c’était jamais imaginé devoir séparé les meubles ou reprendre son nom de jeune fille. Elle ne voulait pas divorcer, elle n’avait jamais voulu mais maintenant c’était encore plus terrible. Elle parlerait pas bien sûr de ses soucis de santé, de ce qui lui restait à faire, des opérations qu’elle devait faire par la suite mais à quoi bon lui en parlait…Raphaël serait capable de lui tenir la main comme aujourd’hui elle le sait mais si elle ne voyait que de la haine en lui, est ce que ce serait une si bonne idée ? Il serait peut être là, si il en avait envie, si il lui demandait. Raphaël se leva ensuite et lui demanda si elle voulait à boire, Lyanna hocha négativement la tête puis il lui dit qu’il revenait. Il est si prévenant, son cœur saigne tellement de lui avoir fait du mal. Elle aimerait tant prendre le retourneur de temps, le supplier de venir à ce rendez-vous, elle lui avait demandé pourtant, et elle n’était pas du genre à demander des choses en tant normal. C’était même le genre de meuf qui aimait RIEN demander. Il n’avait pas pu venir, la panique était tellement présente qu’elle avait finit par appeler César qui était venu et qui après cette nouvelle n’avait pas pu la trahir et la laisser seule. Le vétérinaire vint ensuite la voir. Toujours cette même tête, cette tête qu’elle déteste, cette tête qu’elle a vu plusieurs fois maintenant. Cette tête elle la connait par cœur et elle veut saisir une main qui n’est pas là. Elle pourrait verser des larmes mais elle a tellement pleuré sur le passé qu’elle n’a plus assez d’eau. Elle écoute avec attention lui dire que c’est plus grave que prévu, que la chienne a fait une hémorragie. L’avantage de son état de santé : elle connait tous les diagnostic médicaux à présent. Lorsqu’il y a une hémorragie, ce n’est pas bon…C’est un des effets de l’intoxication, il dit avoir enlevé le sang présent dans le corps de la chienne mais qu’il lui faut une transfusion, or la transfusion chez les chiens n’est pas habituel. Et puis, cela va coûter cher ? Est-ce que ça en vaut la peine, lui demande t-il. Elle ne lui laisse pas le temps de répondre, elle sort son carnet de chèque et signe en blanc. Elle en a rien à foutre de dépenser pour son chien. Il lui indique qu’il faut revenir demain, que la nuit sera décisive, qu’il faut penser peut être à l’euthanasier. Elle s’accroche au faible espoir que cependant les choses s’améliorent. Elle espère tant revenir demain et que les choses aillent mieux, elle se dit qu’elle va partager la demande de transfusion sur instagram, quelqu’un avec un chien pourrait peut être les aider ? Elle voit son mari et elle ne peut pas se retenir. Elle calcule toujours ce qu’elle fait, ce qu’elle dit pour pas le brusquer, pas le gêner mais elle n’en a rien à faire. Aujourd’hui elle a juste besoin de son mari, à ce moment précis. Tellement besoin de lui qu’elle se fond dans ses bras. Elle sait qu’elle ne va pas forcément avoir des bras réconfortant, elle sait qu’il va sans doute rester de marbre. Mais elle ça lui fait du bien. Du bien et tellement d’autres milliards de sensations. Sa peau contre la sienne, c’est une sensation qu’elle a voulu, qu’elle a chercher pendant des mois dans le lit de l’hôpital qui sentait juste le désinfectant et les médicaments. Tout son corps frisonne et ses yeux coulent alors qu’elle ne pensait avoir plus aucune larme. Elle aime tellement Raphaël elle a l’impression de le retrouver enfin : « J’ai plus envie d’être loin de toi jamais, je t’ai.. ». Elle osait pas continué car bientôt il y aurait le revers de la médaille et ça lui ferait sans doute mal, beaucoup trop mal. Elle essayait de se reprendre mais c’était compliqué : « Le vétérinaire à dit qu’elle avait fait une hémorragie, il doit lui faire une transfusion, j’ai fait un chèque mais il a dit que les transfusions envers les chiens étaient rares…La nuit sera déterminante. Je veux pas la perdre merde, j’ai fait quoi pour tous vous perdre comme ça ? ». Elle n’avait pas quitté l’étreinte de Raphaël, profitant de chaque seconde avant qu’il la repousse et la rejette. Elle se doute que ce moment va arriver, il la déteste tellement, cette étreinte cependant est différente des autres et elle vient de comprendre pourquoi. Ses seins manque contre son torse, tout est soudain plat là où il y avait sa poitrine et cela lui rappelle tout ce qui les a séparés. « Je t’en supplie Raph’, me laisse pas… ». Elle sait qu’elle a pas le droit de lui demander ça, elle est bien partie elle, sans raison apparente même si à l’époque il y en avait une. Mais elle se voit pas seule, toute seule car même le chien a finit entre les mains d’un vétérinaire a subir des piqures et des traitements. Elle a besoin de son mari ce soir et quelque part, elle espère qu’au nom de leur amour ancien, il saura lui tendre la main.

Codage par Magma.